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LES BELLES-DE-NUIT.

— J’accepte…, dit le jeune peintre à voix basse.

— Et moi je vous remercie, mon ami… Quant à notre joyeux camarade Roger…

— Ah ! par exemple, quant à moi, interrompit celui-ci en secouant la tête, vous serez bien habile, milord, si vous pouvez trouver ce à quoi je suis bon… Je ne sais rien faire.

— Ce sont les paresseux qui disent cela, M. de Launoy !… Si vous vouliez accepter près de moi, votre ami, une position dont je n’abuserais jamais, je vous jure… j’ai absolument besoin d’un secrétaire.

Roger avait des larmes dans les yeux. Mais le nabab semblait plus ému que lui encore.

— Je sais bien…, reprit-il avec un embarras qui avait sa source dans la plus exquise des délicatesses, qu’un jeune homme bien né… habitué jusqu’à présent à une vie… mais, je vous le répète… je suis votre ami avant tout.

— Milord… milord ! interrompit Étienne, vous voyez bien que Roger accepte… et qu’il est heureux comme moi de ne pas se séparer de vous.

— Est-ce ainsi ?… s’écria joyeusement le nabab ; eh bien ! je ne sais pas comment vous remercier, mes amis !… Et je ne donnerais pas pour mille guinées la bonne fantaisie que j’ai