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CHAPITRE II.

où vous prenez ces belles choses qui vous arrachent ces cris d’admiration.

Étienne étendit la main vers la ville et le château de Vitré, que l’on apercevait en ce moment sous leur point de vue le plus pittoresque.

L’Anglais eut un rire sec et provoquant.

— Ah ! diable !… fit-il, c’est cela que vous trouvez beau, monsieur ? Un sale fouillis de maisons poudreuses, où je ne voudrais pas demeurer si j’étais un mendiant !…

— Mais, milord…, dit Étienne, veuillez donc remarquer…

— Je remarque monsieur… et je prétends que ces taudis misérables sont la honte d’un pays civilisé !

— Cependant…

— Monsieur, je déteste de toute mon âme cette espèce de badauds qui tombent en admiration devant les vieilles murailles et les maisons lépreuses… De tous les travers, je suis fâché de vous l’avouer, celui-là est, sans contredit, le plus sot que je sache.

Étienne restait abasourdi devant cette attaque brutale et imprévue.

— Milord, dit-il en essayant de sourire, j’ai eu tort assurément de troubler votre sommeil…

— Oui, monsieur ! interrompit l’Anglais, grand tort !… mais il ne s’agit pas de cela. Ce