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— Cherchons un moyen de sauver Penhoël !… répondit Diane dont les grands yeux se levaient au ciel avec une résignation angélique ; cherchons un moyen de sauver Madame et de sauver la pauvre Blanche !

Le lieu où elles se trouvaient en ce moment formait l’extrême sommet de la colline. Vers l’orient, au delà de la Tour-du-Cadet, il n’y avait rien qu’une rampe rocheuse descendant à la lande. Entre cette rampe et le chemin qui longeait la muraille, une sorte de guérite demi-ruinée, protégeant une poterne, se collait aux fondements de la tour. En cet endroit, le taillis plus touffu faisait à la guérite un impénétrable abri de verdure.

Comme la vue était magnifique de ce point culminant, on avait ménagé, sous les châtaigniers, une étroite esplanade, où régnait un banc de gazon.

Les vieux paysans se souvenaient que le commandant de Penhoël aimait particulièrement ce site. Bien souvent, durant les beaux soirs de l’été, on le voyait jadis monter la route abrupte, appuyé sur le bras de son fils Louis, le favori de sa vieillesse. Ils disparaissaient tous les deux derrière l’épais rempart de feuillage, et ceux qui passaient alors dans le chemin pouvaient entendre la voix grave du vieux marin, ensei-