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la sentirent chanceler. Son visage se couvrit tout à coup d’une pâleur livide.

Les jeunes filles n’eurent que le temps de la soutenir. Elle s’affaissa, faible et privée de mouvement, entre leurs bras.

Diane et Cyprienne la déposèrent sur un siége. Elle n’avait point perdu le souffle, mais on eût dit une morte, tant son corps immobile était glacé.

Durant quelques minutes, les deux filles de l’oncle Jean s’empressèrent autour d’elle. Au bout de ce temps, la poitrine de Madame se souleva en un long soupir ; ses yeux tombèrent sur Diane et Cyprienne qui interrogeaient avec effroi son visage.

— Vous voilà !… dit-elle, pourquoi n’êtes-vous pas à danser ?…

Sa voix était calme et froide.

Les deux jeunes filles ne savaient que répondre.

— Le bal est-il donc fini déjà ?… reprit Marthe.

Il y avait entre sa froideur présente et la fièvre qui l’emportait naguère un contraste étrange. Évidemment, elle ne se souvenait plus…

Diane fit effort pour oser. Elle prit la main de Madame et la baisa respectueusement.