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Un instant elle contempla le visage tranquille et pur de l’enfant, qui semblait sourire.

— Venez !… dit-elle d’une voix brève et sourde.

Cyprienne et Diane s’avancèrent obéissantes.

— À genoux !… reprit Marthe.

Les deux sœurs s’agenouillèrent.

Marthe dit encore :

— Priez !…

Puis elle ajouta avec exaltation :

— Priez du fond du cœur et comme vous n’avez jamais prié en votre vie !… Vous dites que vous m’aimez… vous dites que vous voudriez donner pour moi votre sang et votre bonheur !… Eh bien ! priez Dieu qu’il prenne votre bonheur et votre sang pourvu que ma fille soit heureuse !

Diane et Cyprienne joignirent leurs mains et répétèrent du fond du cœur la prière que leur dictait Madame.

Celle-ci appuyait son front baigné de sueur contre la couverture de son lit, et murmurait dans ses sanglots déchirants :

— Tout pour elle, mon Dieu !… Tout pour elle !… Ayez pitié de mon enfant !

Quand elle se releva, ses yeux étaient secs, et un rouge vif colorait son visage. Diane et Cyprienne l’examinaient à la dérobée avec