La pauvre Cyprienne rougit, et demeura muette.
— Vous m’épiez !… reprit Madame ; j’ai cru déjà m’en apercevoir plus d’une fois… Je vous défends de m’épier !
Une larme roula sur la joue de Cyprienne.
Diane regardait toujours Madame avec ses grands yeux tristes et doux.
— Si vous m’aimez, poursuivit Marthe qui changea encore de ton, je vous en prie, mes filles, ne cherchez pas à savoir !…
— Oh ! madame ! madame !… interrompit Cyprienne baignée de pleurs, vous voulez donc nous ôter jusqu’à la possibilité de vous défendre ?…
Marthe se redressa plus inquiète.
— Et Blanche ! continua Cyprienne qui ne voyait plus les signes de sa sœur ; notre pauvre ange ! Hélas !… a-t-on besoin d’épier, madame, quand tout ici menace et parle de malheur ?
Marthe jeta un coup d’œil furtif vers le lit où Blanche sommeillait paisiblement.
— Savez-vous donc quelque chose ? prononça-t-elle d’un ton si bas que les deux jeunes filles eurent peine à l’entendre, quelque chose sur Blanche de Penhoël ?…
— Oui…, répondit Cyprienne.
— Non !… répliqua Diane d’un accent qui avait quelque chose d’impérieux.