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La porte de l’église s’ouvrit à deux battants, et le convoi sortit, escorté par les jeunes filles du bourg. Devant les cercueils, les danseuses du bal de la Saint-Louis marchaient vêtues encore de leurs robes blanches.

L’oncle Jean, soutenu par le père Chauvette, suivait le cortége, ainsi que Pontalès, Robert, maître le Hivain et Blaise.

— Prêtez-moi votre flacon, ma chère demoiselle, dit la chevalière adjointe à Églantine Baboin-des-Roseaux-de-l’Étang, j’ai bien peur de me trouver mal !…

— Ma chère dame, répliqua la Romance, il faut se faire une raison, voyez-vous !… Dieu sait que mes sœurs et moi nous aimions les pauvres petites plus que personne, mais à présent tout est fini et le désespoir n’y fait rien !

— D’ailleurs… reprit la Cavatine passant des sanglots au commérage par une habile tangente, faut-il beaucoup regretter la vie pour elles ?

Toute la partie féminine de la société poussa en cœur un gros soupir.

— Hélas ! reprit la Romance, elles n’étaient pas heureuses !… C’est au point que je ne me suis pas révoltée, comme j’aurais dû le faire peut-être, quand on m’a parlé de suicide…

La Romance prononça ces derniers mots dis-