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face avec le maître de Penhoël qui l’arrêta. Il s’enferma dans une des chambres du Mouton couronné, et se mit à écrire.

Le papier où courait sa plume fut mouillé plus d’une fois de ses larmes, et pourtant, parmi ses phrases désolées, il y avait de l’espoir, car il était jeune et plein de courage.

Il parlait pour lui et pour Étienne, dont il ne pouvait plus faire les adieux de vive voix ; il disait aux deux sœurs :

« Nous vous aimons, nous travaillerons, nous reviendrons… »

Le père Géraud fut chargé de porter la lettre que les deux pauvres jeunes filles ne devaient pas lire, hélas ! et Roger monta à cheval pour courir après la voiture de Rennes.

Au lieu de remettre son message, le bon aubergiste s’agenouilla dans l’église de Glénac et pria pour les deux pauvres filles mortes…

En l’absence du maître de Penhoël et de Madame, c’étaient M. le marquis de Pontalès et Robert de Blois qui représentaient la famille en qualité d’amis, car le pauvre oncle Jean, écrasé sous sa douleur trop lourde, était incapable de s’occuper de rien.

En cette circonstance, il fallait bien le reconnaître, le marquis, Robert et même M. le Hivain