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Étienne et Roger étaient rentrés ensemble dans le bal à peu près en même temps que Robert de Blois, M. le marquis de Pontalès et Macrocéphale.

Tandis que ces derniers affectaient de se saluer en passant, comme gens qui ne se sont pas vus depuis longtemps déjà, Étienne et Roger parcouraient d’un regard triste les groupes animés des danseurs.

Leur recherche s’était inutilement prolongée, et en revenant au salon de verdure, ils avaient l’espoir d’y retrouver Cyprienne et Diane.

— Elles ne sont pas là !… dit Roger avec un gros soupir. Deux heures d’absence au milieu d’un bal !…

La physionomie d’Étienne était mélancolique et pensive.

— Nous ne les reverrons pas ce soir… murmura-t-il, et il faut que je sois à Redon demain avant le jour… Je ne pourrai pas lui faire mes adieux… Veux-tu te charger auprès d’elle de mon dernier message ?

— Avant de partir, répliqua Roger, tu peux encore la voir…

Le jeune peintre secoua la tête.

— Ce serait un moment cruel… dit-il, les heures de repos sont pour elles courtes et rares… Pourquoi les troubler ?… Et puis, au