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à l’effort de leurs bras d’enfants, René, Madame et l’Ange restaient en équilibre au bord du précipice.

La ruine qui menaçait toujours n’était pas encore accomplie ; et, d’après ce qu’elles venaient d’entendre, il ne restait à Pontalès et à Robert qu’une seule arme contre la résistance tardive de Penhoël.

Mais c’était une arme cruelle, qui suspendait sur la tête de René l’infamie en même temps que le malheur. Des faux ! il y avait des faux !… C’était sans doute le résultat de quelque obsession perfide ; mais les pièces existaient, et ce n’était plus seulement la misère qui menaçait Penhoël !

Il y avait longtemps déjà que Cyprienne et Diane avaient surpris le secret de ces fausses signatures, arrachées à l’ivresse quotidienne de René. Elles en avaient reconquis et détruit une partie, en s’introduisant, la nuit, au château de Pontalès. L’autre portion, déposée chez l’homme de loi, avait défié jusqu’alors toutes leurs tentatives.

Mais elles savaient maintenant l’endroit précis où se trouvaient les papiers. Avec l’aide de Dieu, si on leur donnait le temps d’agir, elles pouvaient encore sauver Penhoël.

Diane détacha d’une main ferme l’amarre du