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— Penhoël ne pourra rester au pays… ajouta Pontalès.

— Avec les faux, dit Robert, nous l’enverrons au bout du monde !

— Et une fois le maître parti, poursuivit Pontalès, tout ira sur des roulettes… Nous n’aurons plus à craindre les filles de l’oncle Jean, d’abord, et c’est un point à considérer. Ensuite, ce père Géraud, qui fait le méchant, s’est ruiné lui-même, à force de prêter de l’argent à Penhoël… En achetant quelques créances, on aura bon marché de lui… Que Penhoël signe ce soir, et je réponds du reste !

Diane et Cyprienne écoutaient. Mille pensées se croisaient, confuses, dans leur esprit. En face de cette ruine prochaine et inévitable, elles avaient la volonté de lutter encore, mais elles sentaient leurs mains trop faibles et sans armes.

Que faire ? L’idée leur venait de courir au manoir et de se placer au-devant du maître. Mais il n’était plus temps déjà sans doute…

Elles restaient là, indécises et comme anéanties par le découragement.

— Il y a pourtant une personne au manoir, disait en ce moment Robert, qui ne partira pas… et à ce propos, M. de Pontalès, je désire avoir deux mots d’explication avec vous… Votre fils est fort assidu auprès de Blanche.