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vaillait, car une fois la bataille gagnée, M. Blaise comptait bien se reposer sur ses lauriers.

Il y avait déjà quelques minutes qu’il avait rejoint Robert de Blois et M. le marquis de Pontalès.

Le fruit de ses observations de la journée était sans doute plus important que d’habitude, car Blaise avait pris une physionomie grave et ce ton imposant qu’on emploie pour annoncer les grandes nouvelles.

— Eh bien, ami Blaise… avait dit d’abord Robert en l’abordant, savons-nous quelque chose de bon ?

Blaise hocha la tête avec lenteur.

— Nous savons quelque chose… répondit-il, nous savons même beaucoup de choses… mais nous ne savons rien de bon !

— Qu’y a-t-il donc ?

— Il y a que vous allez un train de tortue, M. Robert, et que, pendant ce temps-là, votre partie pourrait bien se gâter.

— Expliquez-vous !…

— Ma foi ! j’ai entendu aujourd’hui tant d’histoires que je ne sais par où commencer… Avez-vous pensé quelquefois que ce serait une furieuse danse, si les gars de Glénac et de Bains prenaient un beau jour leurs bâtons, — car ils n’auraient pas même besoin de leurs fusils, —