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— Belle dame, disait Robert en revenant une seconde fois sur ses pas, c’est un projet arrêté… vous aurez beau vous débattre… il faut que cela soit fait ce soir !

La voix de Marthe était suppliante.

— C’est la dernière ressource de ma pauvre enfant ! murmurait-elle. Monsieur !… monsieur, ayez pitié de nous !

— Je le voudrais, mais c’est impossible… Une dernière fois, consentez-vous ?

— Vous savez bien que je ne le puis pas !

Robert s’arrêta ; il touchait presque à l’arbre qui servait d’abri à Pontalès et à l’homme de loi.

Ceux-ci le virent mettre la main à sa poche et en retirer un objet de petite dimension, dont l’obscurité les empêcha de connaître la nature.

C’était un portefeuille. Robert l’approcha des yeux de Marthe, qui se couvrit le visage de ses mains.

— Il est pénible d’en venir à ces extrémités, madame, poursuivit Robert en baissant la voix, mais c’est vous seule qui m’y forcez, à tout prendre !… Pourtant, vous savez bien ce que je puis contre vous !…

Il frappa sur le maroquin du portefeuille. Marthe demeurait immobile.

— Voyons ! reprit Robert, ne me contraignez pas à faire un coup d’éclat !… Vous savez