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ment, M. le marquis, Penhoël chassé, vous ne serez pas encore maître du manoir.

— En temps et lieu j’aurai recours à vos excellents conseils, mon bon ami, répliqua Pontalès. Je ne me donne pas, hélas ! pour un diplomate bien habile !… Sans vous, je serais certainement resté en chemin… Mais revenons aux titres qui sont en votre possession… Vous les tenez en lieu de sûreté, j’espère ?

— Ma maison n’est pas si forte, ni si bien gardée peut-être que le beau château de Pontalès… répondit Macrocéphale avec suffisance ; néanmoins on fait de son mieux !… Et je vous réponds des pièces corps pour corps… Eh ! eh ! les petites rôdent autour de chez moi comme autour de chez vous… Ce sont des diables incarnés que ces enfants-là !… Avant de soupçonner leur savoir-faire, et alors que je n’étais pas encore sur mes gardes, je les ai laissées plus d’une fois se moquer de moi… Elles m’ont volé bien des obligations souscrites par Penhoël… Et, sans leurs manœuvres, la chose n’aurait pas duré si longtemps… Mais ma maison est armée en guerre, maintenant… Et je ne pense pas qu’elles veuillent goûter une seconde fois du plat qu’on leur a servi pas plus tard que hier soir.

— J’ai entendu parler d’un coup de fusil… commença Pontalès.