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bien ! M. le marquis, nous marchons, que diable !… Il me semble que nous sommes bien près de notre but !

Ils arrivaient au bout de la route et touchaient à ces grands châtaigniers derrière lesquels Diane et Cyprienne abritaient naguère leur causerie. Pontalès s’arrêta.

— Plus bas !… fit-il en jetant un regard inquiet autour de lui. C’est ici que Robert doit venir ?

— Ici même.

— Est-on bien à l’abri des oreilles indiscrètes ?…

— À moins de choisir le beau milieu de la lande de Renac ou le centre des marais, je ne connais pas de meilleur endroit pour causer tranquillement d’affaires… La muraille est haute ; d’un autre côté le taillis s’éloigne tout exprès pour nous enlever la chance d’être écoutés… Derrière nous, la route est découverte.

— Mais devant nous ?… fit Pontalès en montrant du doigt le massif de châtaigniers.

Macrocéphale se prit à sourire.

— C’est différent ! répliqua-t-il avec l’intention évidente de faire une bonne plaisanterie ; derrière ces arbres là, il pourrait bien se trouver quelque revenant aux écoutes.

— Que voulez-vous dire ?

— Je demande pardon à M. le marquis de