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— Qu’est-ce à dire ? s’écria-t-il ; n’ai-je donc plus rien ?

— Si fait…, répliqua Macrocéphale, M. le vicomte possède encore son manoir de Penhoël, quitte de toute hypothèque.

— Et avec cela ?…

— Rien…, répartit tout bas Macrocéphale.

Penhoël demeura un instant immobile et muet. On eût dit un homme foudroyé. Puis il se couvrit le visage de ses deux mains.

— Le manoir de Penhoël, reprenait cependant l’homme de loi, est une magnifique propriété ; nous en trouverions assurément un bon prix… et je suis sûr que M. le marquis de Pontalès…

— Jamais ! interrompit René avec angoisse. C’est ici qu’est mort mon père… Jamais !

— Ce n’est pas moi qui donnerais à M. le vicomte le conseil de vendre le manoir, poursuivit Macrocéphale en prêtant à sa voix une expression plus humble et plus insinuante ; mais, ayant l’honneur d’être le conseil de M. le vicomte, je me permettrai de lui faire observer que le manoir est pour lui une lourde charge… Avec une habitation si belle, il faudrait des rentes…

— Et je n’en ai plus ! murmura Penhoël.

— Pas beaucoup, s’il faut parler franche-