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Pendant que la flamme montait, tortueuse et bleuâtre, le long des fagots amoncelés, Penhoël, qui avait jeté sa torche, errait dans la foule et cherchait en vain ses partenaires. De tous côtés les paysans le saluaient respectueusement, et il ne les voyait point.

Quand le brave père Géraud du Mouton couronné vint à son tour lui tirer sa révérence, le maître lui demanda d’un air absorbé :

— N’as-tu point vu M. Robert de Blois ?

Puis il se détourna sans attendre la réponse du vieil aubergiste qui secoua la tête en murmurant :

— Cet homme l’a ensorcelé !… Et c’est moi qui lui ai montré le chemin du manoir !…

À défaut de Robert et des Pontalès, qui se faisaient maintenant invisibles, Penhoël rencontrait partout sur ses pas maître Protais le Hivain. Celui-ci se tenait à distance respectueuse, mais il ne perdait jamais de vue René de Penhoël et semblait attendre l’occasion de l’aborder.

— Où sont-ils ?… où sont-ils ?… lui cria enfin René à bout de patience.

Macrocéphale s’approcha aussitôt.

— Je pense que M. le vicomte veut parler de ces messieurs…, dit-il. Sans doute qu’ils auront attendu M. le vicomte dans sa chambre…

— C’est vrai !… dit René, allons-y !