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tion et bâti dans un style assez gracieux ; mais, posé comme il l’était au-dessus d’un véritable précipice et sur l’extrême rebord d’une plate-forme nue, il prenait un air de tristesse et d’abandon.

Sa façade, composée d’un petit corps de logis et de deux ailes en retour, était tournée vers le marais et semblait regarder mélancoliquement, par delà les verts coteaux de Glénac, le château antique où résidait jadis l’aîné des Penhoël. Malgré la distance, on pouvait distinguer encore la fière architecture du château qui se dressait, superbe, au sommet de la plus haute colline des environs et entouré d’une magnifique ceinture de futaies.

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La nuit était tombée depuis quelque temps déjà ; c’était environ deux heures après que M. Robert de Blois et son domestique avaient quitté l’auberge du Mouton couronné, sur le port de Redon.

L’Oust coulait, silencieuse, entre les deux rampes de la gorge, et malgré l’obscurité croissante on voyait encore les divers cours d’eau, disséminés dans l’étendue du marais, trancher en blanc sur le gazon noir.

La partie de la route de Redon qui descendait au Port-Corbeau était parfaitement sèche, et