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les plants de châtaigniers qui tapissent la montée. C’est la cabane du passeur de Port-Corbeau, dont le bac est amarré à la sortie de la gorge.

Au-dessus de cette cabane et le long de la gorge même, court une massive muraille en maçonnerie, vieille comme les plus vieilles traditions du pays. La muraille descend en biais, robuste encore et sans lézardes sous son vêtement de lierre, jusqu’à une vingtaine de pieds de l’eau. À son extrémité orientale s’élève un petit donjon à demi ruiné que les paysans connaissent sous le nom de la Tour-du-Cadet.

C’est là tout ce qui reste d’un château fort appartenant aux sires de Penhoël, et qui servait sans doute à garder le passage de l’Oust.

La massive muraille soutenait autrefois une ligne de fortifications dont la Tour-du-Cadet faisait partie et qui dominait toute la contrée.

En 1817, ces formidables fondements n’avaient plus déjà leur couronne de remparts crénelés, et ne supportaient plus qu’un petit manoir moderne, construit vers la fin du règne de Louis XV.

C’était là qu’avaient habité jusqu’à la révolution les cadets de la riche famille de Penhoël, tandis que les aînés demeuraient au grand château possédé maintenant par les Pontalès.

Le manoir était en parfait état de conserva-