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ce n’était pas pour rire tout de même !… et il y avait où nous noyer dans cet étang-là !… Vois donc, M. Robert… on n’aperçoit presque plus les saules où nous étions accrochés… Tout de même, quelle bonne touche tu avais, en promettant au ciel de devenir un honnête homme !

Robert fit un geste d’impatience.

— Il s’agit bien de cela ! dit-il, c’est par ici que je te dis de regarder.

— Une jolie campagne, ma foi !

— Oui, répéta Robert en lâchant la bride à son enthousiasme, une belle campagne, mon fils !… Depuis le pied du manoir jusqu’à moitié chemin de ce village que tu aperçois là-bas, tout cela fait partie du domaine de Penhoël !

— Notre patrimoine ? dit Blaise ; c’est assez gentil… Mais ce beau château ?… ajouta-t-il en montrant du doigt la maison des Pontalès.

Robert hocha la tête d’un air mystérieux.

— Ce sont nos alliés naturels, répliqua-t-il, et la journée ne se passera pas sans que je fasse une visite à ces braves gens-là… En attendant, songeons à nos petites affaires.

Il tira de sa poche une longue bourse pleine d’or, et mit une vingtaine de louis dans la main de Blaise ébahi.

— Où as-tu pêché cela ? murmura ce dernier.

— Pendant que tu ronflais, je travaillais, mon