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Robert reprit :

— Il est tard et je suis bien las… Mais je ne voulais pas me reposer sans savoir les sentiments que l’on gardait ici pour mon pauvre ami Penhoël. Ce que j’ai vu m’a réjoui le cœur… Et la lettre où je lui parlerai de son frère, de son oncle… de tout le monde, ajouta-t-il en se tournant légèrement vers Madame, le rendra bien heureux !… Maintenant, mon très-cher hôte, je vous demande la permission de me retirer… Et avant de monter à ma chambre, si ce n’est pas abuser de votre obligeance, je réclame quelques minutes d’entretien particulier.

Penhoël se leva vivement, comme si cette requête eût répondu chez lui à un secret désir.

— Je suis à vos ordres, dit-il.

Robert de Blois avait retrouvé son gracieux sourire. Il salua les convives à la ronde de la plus galante façon, et serra cordialement la main de l’oncle Jean.

Mais ce qui enleva surtout les suffrages des jeunes filles et de Roger de Launoy, ce fut la respectueuse aisance qu’il mit à porter la main de Madame à ses lèvres.

Pourtant ni les deux jeunes filles ni Roger ne pouvaient deviner le mérite de ces baise-mains-là.

Robert, en effet, en effleurant de ses lèvres