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Penhoël s’inclina.

— C’est un vieux nom breton, dit-il ; vous devez connaître cela, mon oncle ?

L’oncle Jean, comme presque tous les vieux gentilshommes de campagne, était un vivant armorial.

— Certes, répliqua-t-il, nous avons plusieurs familles… et sans parler de la maison ducale dont un membre porta ce nom, il y a les de Blois de Quimper et les de Blois de Moncontour…

— Ma famille était, en effet, originaire de basse Bretagne, reprit Robert ; mais je ne puis prétendre qu’à une parenté bien éloignée avec les races honorables dont vous me parlez, monsieur… car mes pères habitent l’Amérique depuis fort longtemps déjà.

L’oncle Jean murmura en recueillant ses souvenirs.

— J’y suis !… ce doit être cela !… Un chevalier de Blois, du nom d’Émery, fut contraint d’émigrer lors de l’édit de Nantes…

Robert regarda l’oncle avec admiration.

— Il est de fait, dit-il, que mon bisaïeul portait le nom d’Émery !… Quoi qu’il en soit, j’ai quitté Boston, résidence de mon père, pour venir traiter en France des affaires assez considérables… Une de ces affaires m’appelait dans ce pays… Depuis mon arrivée en France, je