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LES AMOURS

errans du plaisir. À la face du ciel y trônait l’impure académie de ces sirènes savantes qui tenaient école de vices et professaient la honte. Vous les eussiez vues alors parcourir en tous sens ces jardins qui étaient leur domaine, et y étaler, avec un faste effronté, au jour des réverbères, les orgueilleux trésors de leurs gorges sans voiles. Elles étaient belles. Elles venaient chaque soir, souriantes et fières de leurs atours de reines, convier la foule à leurs mystères.

Ces allées et ces galeries avaient comme un parfum de voluptés à l’encan . C’était l’arène jonchée de fleurs des lascives batailles ; c’était le harem banal, — le temple infâme, mais splendide, où sacrifiaient les bigots de Vénus.