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LES AMOURS

l’adolescence ; il était rêveur et paraissait froid. Son front large, couronné de cheveux noirs dont les mèches éparses se rejetaient en arrière, annonçait fièrement l’âme d’un gentilhomme ; mais, sur ce front de quinze ans ne souriait plus l’insoucieuse joie du printemps de la vie. Ce front avait médité ; ces noirs sourcils s’étaient froncés, défiant l’assaut de la souffrance. Il n’y avait là qu’un lointain reflet des grâces de l’enfance. Ce qui dominait, c’était une force noble, mâle, presque austère.

Ses membres étaient vigoureux, malgré sa crue hâtive ; mais sa poitrine, peu développée, rentrait légèrement et laissait saillir en avant, lorsqu’il ne s’observait point, les angles de ses épaules. C’était, avec la mate pâleur de ses