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PAR PAUL FÉVAL.

C’était l’actualité du récit qui entrait.

La duchesse courut à la rencontre de la nouvelle venue, et la prit par la main. La comtesse douairière de Chédéglise- était la belle-mère de sa sœur.

-— Chère dame, dit-elle étourdiment, vous devez connaître l’histoire du poisson d’or et de M Keroulaz, le marchand de sardines, qui avait un procès avec Judas ?...

La comtesse était une femme de quarante ans à peine, très-belle encore, et dont la physionomie remarquablement expressive annonçait la fermeté douce des grands cœurs. Elle fut frappée, car elle pälit, et son regard inquiet fit le tour du cercle. A la vue du ministre qui restait un peu décontenancé, une nuance d’étonnement passa sur son visage et fut remplacée bientôt par le calme souriant qui rarement l’abandonnait

— Mignonne, répliqua-t-elle, vous ne dites pas tout le nom de ce marchand de sardines qui avait un procès avec Judas. Je lai beaucoup connu, en effet ; il s’appelait Yves-Marie Cosquer de Mettray, marquis de Ker oulaz, et c’était mon grand-père. I 2

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