Page:Féval - Le poisson d'or (1863).djvu/17

Cette page n’a pas encore été corrigée
13
PAR PAUL FÉVAL.

son pain sec, quand sa maman oublie de cuire le pot-au-feu. C’est votre affare. Hl irait plaider à Rome et donnerait encore un écu pour la peine. Hé hé hé hé ! dites donc ! Le mot pour rire ! Ab danse !

Ici, Fayet me pointa son doigt us la peitrme, Avant d’être d’église, il avait balayé les salles d’armes,

J’examinais M. Keroulaz, qui restait debout et découvert devant moi. Sa figure m’intéressait, d’autant qu’il ne prétait aucune attention au bavardage impertinert du bedeau. J’étais, ce matin, d’humeur ombrageuse ; si M. Keroukaz eût seulement souri, je l’envoyais chercher fortune ailleurs. Mais le pauvre homme n’avait garde de sourire ; il souffrait, cela se voyait, et rien qu’à le regarder, le cœur se serrait. L’idée me vint qu’à avait faim, Aussi, dès que Fayet, remercie, fut retourné à ses affaires, je fs asseoir M. Keroulaz et lui proposai à rafraichir. [1 me refusa en rougissant. Je ne suis ni trop délicat, ni trop timide ; pourtant, je n’osai pas insister.

— YŸ at-il longtemps que vous êtes à Remmes, Monsieur ? demandai-je.

— Trois jours, me fut-il répondu.