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désormais quelque chose qui repousse Paris. C’est peut-être un restant de l’odeur des Cosaques auxquels il fit si terriblement fête autrefois.

Au temps où se passait notre histoire, il était tout battant neuf. Il était sorti de terre entre notre prologue et notre drame.

Vers l’année 1628, M. de Richelieu avait acheté l’ancien hôtel de Mercœur, abandonné depuis longtemps par les Lorrains et l’hôtel de Rambouillet, antique demeure du fameux connétable Bernard d’Armagnac, plus quatre autres domaines au travers desquels passaient les remparts et fossés de Paris. Il se trouva maître ainsi d’une enceinte parallélogrammatique qui touchait d’un côté à l’hôtel de Rohan, de l’autre au chemin des Bons-Enfants. La rue de Richelieu fut percée sur ses terres.

En 1630, le palais était achevé. Mais en l’année 1643, où nous sommes, bien que la reine régente et le jeune roi y eussent établi leur demeure, rien n’avait été fait encore pour dégager les abords de cet immense carré que les propriétés particulières opprimaient de tous côtés, même au-devant de sa façade.

Le chemin des Bons-Enfants, surtout, d’un bout à l’autre, couvents, hôtels et masures, dominait entièrement les jardins, beaucoup plus grands alors qu’aujourd’hui.

À l’extrémité méridionale de cette ruelle et non loin de la magnifique salle de spectacle que le cardinal avait fait construire pour les représentations de Mirame, sa tragédie bien-aimée, se trouvait un cabaret de vaste étendue dont la porte