Page:Féval - Le Mari embaumé, 1866, tome 2.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

garde autour de la grande salle pendant les opérations préliminaires.

On avait dit à ces braves gens qu’ils avaient un rôle important : cela leur suffisait. On prend les chiens avec un os ; on prend les hommes avec un rôle.

Les magistrats et officiers judiciaires se dirigèrent solennellement vers la grande salle.

Personne ne gêna leur prise de possession. Mitraille, exécutant à la lettre les ordres de la comtesse, avait fait retirer tous les serviteurs de Pardaillan.

Pendant que ces choses se passaient au rez-de-chaussée, le premier étage du château était complètement silencieux et désert.

Pas une âme n’avait encore franchi les marches du grand escalier.

La cohue attendait : elle voulait un spectacle bien fait, une représentation réussie.

Au premier étage, vous eussiez dit une place abandonnée, n’eût été le fracas qui venait d’en bas. Personne dans les corridors. Le chevalier Gaëtan lui-même avait abandonné sa faction à la porte de la comtesse.

Il s’était réuni à Roger et à Pola, qui attendaient dans la chambre de Mélise. Les deux jeunes gens, Mélise elle-même, étaient aux ordres de ce personnage étrange : le More, en qui chacun avait une superstitieuse confiance. Mais le More avait disparu.

Et il n’avait point laissé de direction à suivre.

Dans cette chambre de Mélise, nos personnages pouvaient entendra vaguement le bruit de l’inva-