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sée qui la soutenait depuis huit jours : le souvenir de la promesse de la reine.

La reine n’avait pu mentir. Il y avait entre elle et la reine un engagement sacré. Or, la reine possédait le pouvoir suprême. Un mot d’elle pouvait se placer comme un rempart infranchissable entre la pauvre Éliane et la cruelle victoire de ses ennemis.

Nous allons voir tout à l’heure qu’elle n’avait pas tort d’espérer, et que malgré la méchante intervention de Kaddour, le matou d’Anatolie, et du cat-fox écossais, les débris de l’ordre signé par Anne d’Autriche pouvaient encore servir à quelque chose. Cette nuit où nous avons laissé M. de Mazarin assis auprès du lit de la reine, avait eu un lendemain comme toutes les nuits.

Seulement, entre la bonne volonté de la reine, entre l’honnêteté commerciale de Mazarin qui avait fait avec Éliane un véritable marché à titre onéreux et le château de Pardaillan, il y avait loin.

En outre, tout le long du chemin, bien des obstacles se dressaient.

Et, tout autour du château, cette muraille d’assiégeants, commandés par M. le baron de Gondrin, lieutenant de roi, était une terrible barrière.

Kaddour et le cat-fox avaient dévoré le précieux parchemin sans songer à mal. Ici, nombre de gens l’eussent détruit de parti pris.

Vers trois heures du matin, alors que la mère et ses deux enfants, serrés l’un contre l’autre, échangeaient leurs meilleures caresses, on avait frappé doucement à l’une des portes de l’oratoire ;