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mais encore de lancer des grains de sable aux carreaux de la croisée.

On se couchait si tard chez M. de Vendôme !

M. de Vendôme était justement aujourd’hui en son hôtel. M. de Vendôme, malgré son âge qui devenait respectable, et malgré la rare constance de sa colique, seule maîtresse qui lui fût jamais restée fidèle, avait couru la prétentaine toute la nuit. Ce diable de page qui faisait attendre Pola était-il, comme jadis maître Pol, vautré sous la table ?

Pola, en vérité, n’avait pas l’air trop impatient, et ce fut le sourire sur les lèvres qu’elle entama son second couplet :

Jeanne aimait un gentilhomme,
Annette un homme,
Berthe, ma foi,
Landeriguette
Landerigoy,
Aimait un fripon de page,
Sans équipage
Ni franc aloi,
Landerigoy,
Landeriguette !

Il y avait un beau pied de vigne, contemporain de la fondation de l’hôtel, qui ne donnait pas de raisins, cause du voisinage des tilleuls, mais dont le feuillage tapissait dix toises de muraille. Il était planté à gauche des fenêtres de M. le duc, et ses pousses vigoureuses cachaient presque entièrement la petite porte basse par où maître Pol s’introduisait jadis dans le clos Pardaillan.

C’était vers cette porte masquée que les regards