Page:Féval - Le Mari embaumé, 1866, tome 2.djvu/233

Cette page a été validée par deux contributeurs.





XVII

LA VEILLÉE


Don Estéban ayant ainsi parlé, porta son verre à ses lèvres en saluant ses deux compagnons avec une grave bonhomie.

Ceux-ci lui rendirent son salut et l’on but en silence. Au moment où les verres vides étaient replacés sur la table, onze heures de nuit sonnèrent à l’horloge du beffroi de Pardaillan.

Le bruit allait s’éteignant au rez-de-chaussée du cabaret, où le troupeau des gens de robe et des soudards avait réussi à se parquer sans doute.

Au dehors, l’orage n’était plus, et un rayon de lune blanchissait les carreaux étroits de la lucarne.

Don Estéban compta les onze coups de la cloche et reprit :

— Nous avons encore deux heures. Mes jeunes maîtres, vous me demandiez près de qui je compte prendre mes renseignements. Quelques-uns de ces renseignements sont pris d’avance ; car j’ai fait beaucoup de rencontres dans mon voyage de