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lan entama le récit exact et sincère des événements que nous connaissons. Elle dit le rôle joué par elle dans la maison de son mari pendant qu’il était intendant de Vendôme, son voyage à Pardaillan, où elle avait retrouvé tout à coup un père ; elle dit l’affaire des blancs-seings, faisant brièvement remarquer que la signature de son mari était, depuis cinq ans, la sienne propre, et que Guezevern aurait incontestablement ratifié à Paris ce qui avait été fait dans le Rouergue.

Mais à son arrivée à Paris, Guezevern était mort.

Elle avait un fils, elle portait un second enfant dans son sein ; elle était, d’un autre côté, par elle-même, héritière directe, naturelle et légitime.

Elle dit la supercherie employée pour garder l’avenir de ses enfants, la prétendue folie du comte et les précautions prises pour enfermer le secret dans cette chambre où nul ne pénétrait jamais.

Cela dura longtemps. Elle fut écoutée en silence. Le cat-fox, surtout, sans cesser de lécher l’intérieur de sa patte, sembla lui prêter une continuelle et bienveillante attention.

Assise, au milieu de la chambre, madame Éliane se trouvait en pleine lumière, tandis que la reine et le cardinal perdaient un peu leurs profils dans l’ombre de l’alcôve.

Une personne placée derrière eux aurait entendu quelques observations échangées qui n’avaient point trait précisément au récit de madame la comtesse.

— Tous ces gens me fatiguent, avait dit la