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l’endroit de ce sexe, un peu démodé en Italie. Gourville et Le Vassor racontent de lui des traits de témérité toute française : ce fut l’épée à la main qu’il accommoda les Espagnols et les Français sous les murs de Cazal. Et comme, le traité signé, les deux adversaires se plaignaient d’avoir été surpris, ce fut l’épée à la main encore qu’il maintint la validité du contrat.

En ce temps-là, le Gentilhomme romain, comme on l’appelait, ne ressemblait guère à ce poncif habillé de rouge que le théâtre nous exhibe de temps à autre sous le nom du cardinal de Mazarin. Et pourtant ce poncif, dessiné à la craie sur une muraille, n’est pas sans posséder une vague ressemblance. Les gens du mélodrame sont myopes plutôt qu’aveugles : ils voient les choses en gros.

On prétend que c’était M. de Mazarin lui-même qui avait suspendu M. de Beaufort comme un mannequin au devant de l’alcôve de la reine. Sa liaison avec Anne d’Autriche durait depuis longtemps ; elle était peut-être platonique. Du moins n’avait-elle point encore transpiré dans le public.

Madame d’Hautefort, cependant, avait déjà encouru le mécontentement de la reine en lui faisant à ce sujet de vertes représentations.

Laporte, valet de chambre de la reine et auteur des plus curieuses pages qui aient été écrites sur le ménage de Louis XIII, n’épargna pas les remontrances. Il avait des droits. Sa tête avait branlé plus d’une fois sur ses épaules pour les fredaines de sa dame. Mais ce qu’il y a de plus divertissant, c’est que la famille de Laporte s’en