se creusait la tête avec cette question qui restait sans cesse sans réponse : Où diable don Estéban veut-il en venir ?
Comme la bourrée arrivait à sa fin, un écran se déploya tout à coup entre les spectateurs et les trois hommes que jusqu’alors on avait aperçus dans une sorte de crépuscule. En même temps, les lueurs éparses dans la salle s’éteignirent : on venait de former toutes les portes.
— Assez ! dit le More.
La vielle se tut.
— Tu as grandi d’un bon demi-pied, depuis hier, l’homme ! dit tout bas M. de Gondrin au prétendu Lucas Barnèse.
Celui-ci au lieu de répondre, s’écria :
— Fiat Lux !
Un large cercle lumineux se détacha sur le drap blanc, sans que les spectateurs pussent deviner comment s’opérait ce prodige.
— À tout seigneur, tout honneur, reprit le More. Ayez la bonté de vous montrer, monsieur le soleil !
Ce fut un cri de surprise dans l’assemblée, et le petit roi se leva criant : « Voilà qui est très beau ! »
Le petit roi s’enthousiasmait rarement. La foule des courtisans battit des mains à tout rompre.
Nous n’avons pas la prétention de décrire la lanterne magique, cet appareil désormais si populaire qui sert à l’amusement des enfants et à la démonstration de certaines vérités scientifiques. Nous dirons seulement qu’il était alors complètement inconnu dans la plupart des pays de l’Eu-