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des Invalides qui lui renvoyait les rayons du soleil levant.

— Courage, ami ! dit-il à Jude, voici le terme de notre pèlerinage.

Jude répondit :

— C’est bien.

Si les chevaux avaient su parler, ils auraient sans doute manifesté leur satisfaction d’une manière plus explicite.

En entrant dans la ville, Nicolas Treml se fit indiquer le palais du régent et piqua des deux pour y arriver plus vite. Une sorte de fièvre semblait s’être emparée de lui. Jude le suivait pas à pas. La figure du bon serviteur trahissait cette fois une curiosité puissante. Par le fait, que pouvait vouloir au régent M. de la Tremlays ?

Ce dernier descendit de cheval à la porte du Palais-Royal. Il voulut entrer ; les valets lui barrèrent le passage.

— Allez dire à Philippe d’Orléans, dit-il, que Nicolas Treml veut l’entretenir.

Les valets regardèrent le costume gothique du vieux gentilhomme qui disparaissait littéralement sous une épaisse couche de poussière, et tournèrent le dos en éclatant de rire.

Le plus courtois d’entre eux répondit du bout des lèvres :

— S. A. R. est à son château de Villers-Cotterets.

M. de la Tremlays se remit en selle.

— Quelqu’un de vous, dit-il, veut-il me conduire à ce château ?