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tère beauté des œuvres d’un autre âge ; il n’y a plus ni chants, ni joies. C’est au passé qu’il faut dire avec le poète, pleurant les grandeurs de la monarchie :

Oh ! que Versailles était superbe
Dans ces jours purs de tout affront,
Où les prospérités en gerbe
S’épanouissaient sur son front !
Là tout faste était sans mesure,
Là chaque arbre avait sa parure,
Là chaque homme avait sa dorure ;
Tout du maître suivait la loi ;
Comme au même but vont cent routes,
Là les grandeurs abondaient toutes :
L’Olympe ne pendait aux voûtes
Que pour compléter le grand roi.

Nicolas Treml et son écuyer n’étaient point gens, il faut le dire, à s’occuper beaucoup de sculptures ou de jets d’eau. Ils jetèrent chemin faisant un regard distrait sur tous ces dieux de pierre qui souriaient, jouaient de la flûte ou dansaient couronnés de raisins, puis ils passèrent.

Après avoir marché quelques heures encore, ils trouvèrent la Seine.

— Paris est-il encore bien loin ? demanda Nicolas Treml à un bourgeois qui, monté sur son bidet, tenait le bas de la chaussée.

Le bourgeois se retourna et tendit son bras vers l’est. M. de la Tremlays, suivant ce geste, aperçut à l’horizon un point lumineux. C’était l’or tout neuf du dôme