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IV

LA FOSSE-AUX-LOUPS


À une demi-heure de chemin de la lisière orientale de la forêt de Rennes, loin de tout village et au centre des plus épais fourrés, se trouve un ravin profond dont la pente raide et rocheuse est plantée d’arbres qui s’étagent, mêlés çà et là d’épais buissons de houx et de touffes d’ajoncs qui atteignent une hauteur extraordinaire.

Un mince filet d’eau coule pendant la saison pluvieuse au fond du ravin ; l’été, toute trace d’humidité disparaît et le lit du ruisseau est marqué seulement par la ligne verte que trace l’herbe croissant au milieu de la mousse desséchée.

Ce ravin court du nord au sud. L’un de ses bords, celui qui regarde l’orient, est occupé par une futaie de chênes ; l’autre s’élève presque à pic, boisé vers sa base, puis ras et nu comme une lande, jusqu’à une