Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.

leurs dépendances à tout descendant direct de Nicolas Treml qui me présentera cet écrit… »

— Monsieur mon cousin, interrompit Vaunoy, ceci pourrait donner des armes au fisc. Si vous êtes condamné coupable de lèse-majesté, cet acte sera naturellement suspect.

— Écrivez toujours, ordonna Nicolas Treml.

Et il continua de dicter.

« … Cet écrit, accompagné de la somme de cent mille livres, prix de la vente desdits domaines et dépendances. »

— Comme cela, monsieur, reprit le vieillard, le fisc n’aura rien à reprendre. Cent mille livres forment un prix sérieux quoique bien au-dessous de la valeur des domaines.

Vaunoy demeura pensif. Au bout de quelques secondes, il déplia le parchemin que lui avait remis d’abord M. de la Tremlays. C’était un acte de vente en due forme. La ligne de ses sourcils, qui s’était légèrement plissée, se détendit tout à coup à cette vue.

— Allons, dit-il, tout est pour le mieux, puisque telle est votre volonté. Dieu m’est témoin que je souhaite du fond du cœur que ces paperasses deviennent bientôt inutiles par votre heureux retour.

— Souhaitez-le, mon cousin, dit le vieillard en hochant la tête, mais ne l’espérez pas. Veuillez signer et parapher votre engagement.

Vaunoy signa et parapha. Puis chacun des deux cousins mit son parchemin dans sa poche.

— Je pense, reprit Vaunoy après un long silence pendant lequel Nicolas Treml s’était replongé dans sa rêve-