Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/270

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XXIX

AVANT LA LUTTE


Le lendemain, le convoi des deniers de l’impôt partit de Rennes dans la matinée. Il était escorté par la maréchaussée, à la tête de laquelle chevauchait le capitaine Didier, et par une compagnie de sergents à pied.

Le trajet de Rennes à la Tremlays se fit sans encombre. Tandis que les lourdes charrettes, chargées d’écus de six livres, s’embourbaient dans les fondrières de la forêt, l’attaque aurait été bien facile ; mais nulle figure hostile ou suspecte ne se montra sur la route, et c’est à peine si Jude, qui suivait le capitaine, put conjecturer deux ou trois fois aux mouvements des branches qu’il y avait un être vivant, homme ou gibier, caché sous le couvert.

Les Loups dormaient ou ne se souciaient pas d’affronter les bons mousquets de la maréchaussée. À moins qu’ils