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II

LE COFFRET DE FER


Quand Nicolas Treml de la Tremlays franchit la grand’porte de son beau château, il faisait nuit noire. Il jeta la bride à ses valets sans mot dire, monta le perron d’un air distrait et se rendit tout droit à la chambre de son petit-fils.

Georges dormait. C’était un joli enfant blanc et rose, dont les cheveux blonds bouclaient gracieusement sur les broderies de l’oreiller. Sans doute un doux songe visitait en ce moment son sommeil, car sa bouche s’entr’ouvrait en un charmant sourire, pendant que ses petites mains s’agitaient et semblaient soutenir une lutte de caresses.

Quand les enfants s’ébattent ainsi en de joyeux rêves, les bonnes gens de Rennes disent qu’ils rient aux anges ; pensée charmante et poétique, à coup sûr.