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XXII

DEUX BONS SERVITEURS


Vaunoy avait souvent avec sa fille des entretiens semblables à celui que nous venons de rapporter. Alix savait à peu de chose près de quel intérêt étaient pour son père les bonnes grâces de M. de Béchameil ; elle avait même deviné que Vaunoy n’avait sur les immenses domaines de Treml qu’un droit de possession douteux et précaire.

Il va sans dire qu’elle n’abusait jamais de cette connaissance.

Le caractère de son père, qu’elle eût sincèrement voulu ne point juger, mais dont la bassesse lui sautait aux yeux, lui avait été, dès sa première jeunesse, une cause perpétuelle de chagrin. Son esprit sérieux, loyal et fort s’était habitué à la tristesse, et dans l’empressement qu’elle avait mis autrefois à accepter la recherche de Didier il faut compter pour une part son désir ou