Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/121

Cette page a été validée par deux contributeurs.

me cacher. Je voudrais donc n’y point entrer avant la nuit venue.

— Soit, le temps est beau ; nous attendrons dans la forêt. Mais l’expédient me semble médiocrement ingénieux, par la raison qu’il y a résines et lampes au château de M. de Vaunoy.

— C’est vrai, murmura dolemment le pauvre Jude ; je n’avais point songé à cela.

Le capitaine reprit en souriant :

— Il y a un moyen d’arranger les choses, mon garçon. Nous arriverons enveloppés dans nos manteaux de voyage, et je trouverai bien quelque prétexte pour te protéger contre les regards indiscrets. Après ?

— Après ? répéta Jude fort embarrassé ; après, je tâcherai de savoir… de manière ou d’autre… ce qu’est devenu le petit monsieur.

— C’est cela, nous tâcherons.

La nuit vint : nos deux voyageurs furent introduits au château, comme nous l’avons vu, et Simonnet, le maître du pressoir, se chargea de les annoncer aux maîtres.

M. Hervé de Vaunoy et sa fille Alix étaient au salon, en compagnie de Mlle Olive de Vaunoy, sœur cadette d’Hervé, et de M. de Béchameil, marquis de Nointel, intendant royal de l’impôt.

Le capitaine était attendu depuis quelques jours déjà, bien qu’on ignorât le nom du nouveau titulaire. Dès que maître Simonnet eut prononcé le mot capitaine, tous ces personnages se levèrent et dardèrent leurs regards vers la porte avec une curiosité plus ou moins prononcée.

Le capitaine entra, suivi de Jude qui se tint aux en-