58 LE JEU DE LA MORT.
qu’il n’y a pas un homme ici, j'irai moi-même.
— Vous, M. Lucien! s’écria-t-on de toutes parts.
Tiennet quitta la position qu’il avait gardée jusqu'alors auprès du lit à double étage et s’a- vança au centre du cercle.
— Reste, Mérieul, dit-il. Il y a un homme ici. et j'aime à seller moi-même le cheval que je monte.
Fargeau avait involontairement froncé lesour- cil, mais sa physionomie reprit tout de suite son expression bénigne.
Les paysans regardaient Tiennct, la bouche ouverte. :
Olivette, toujours cachée, le contemplait avec admiration. ‘
Tiennet avait la figure aussi calme que s’il se fût agi d'aller au bout de l'avenue.
— Voilà qui est bien, mon jeune ami, lui dit Fargeau avec une chaleur affectée. Voilà qui est très-bien !
Et il ajouta plus bas en se penchant à son orcille :
— Vous irez chez le docteur Morin, n'est-ce pas. ? Notre respectable oncle n’a confiance que dans le docteur Morin !
Tiennet s’inclina.