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PROLOGUE. 249 le soleil qui s’inclinait déjà vers l’ouest, puis il reprit :

— de vais quitter le pays, Yaume.

— Vraiment ! s’écria celui-ci avec un vérita- ble transport de joie.

Mais c'était un brave cœur que le petit Yaume. Son premier mouvement fut à la jalou- sie satisfaite; son second mouvement fut au regret : un regret sincère, car il aimait Tiennet au fond , et la pensée de l'exil est la plus amère de toutes pour les enfants de la bonne Bre- lagne.

— Oh! fitilen changeant de ton, tu vas t'en aller, toi, Tiennet Blône ?.… Et pourquoi ca?

— Le sais-je? murmura notre jeune homme; je ne suis pas heureux, mon pauvre Yaume.…. A l'heure où je te parle, mon sort est jugé. Je devrais courir, courir bien vite pour lire cette page où est écrite ma destinée.

Bah! Tiennet pouvait continuer sur ce ton pendant deux heures. Yaume ne comprenait plus.

— C’est vrai, dit-il, tu sais lire, toi! Ah! dame! si tu voulais, tu deviendrais censément, censé vicaire ! c

— Je devrais courir, courir, répéta Tiennet dont le visage était comme inspiré, car on arrive

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