En 1772, la forêt de Rennes rejoignait encore, par une ligne non interrompue de taillis, les grands bois de Broons. La petite rivière de Vanvre, modeste affluent de la Vilaine, coulait obscurément parmi les vastes friches et les interminables bruyères qui côtoyaient la lisière orientale de la forêt.
À peu près à égale distance du bourg de la Bouëxière et de Thorigné, la Vanvre s’encaissait en un petit vallon dont les rampes se couvraient de jeunes taillis, entre lesquels de rares baliveaux dressaient ça et là leurs têtes rondes.
La route qui conduisait de Broons à Saint-Aubin-du-Cormier, route dont s’éloigne considérablement le nouveau chemin communal, suivait une sorte de ravin qui venait couper à angle droit la petite vallée et le cours de la Vanvre.
Cette route, creuse, descendait presque à pic la rampe nord du vallon et venait aboutir à un petit pont formé de deux madriers, soutenus dans l’eau par des poutres.
Les voitures ne pouvaient point passer sur cette arche frêle, et il fallait avoir confiance en sa monture pour s’y risquer à cheval.