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CHAPITRE VII.

MOÏSE DE GELDBERG.

Au commencement de cette histoire, la salle que nous avons décrite comme servant de lieu de réunion aux valets de Bluthaupt, et qui était autrefois la chambre de justice des comtes, présentait, au moment de l’entrée de Sara, un coup d’œil véritablement magique : des lignes de feu dessinaient l’architecture bizarre des pilastres ! des guirlandes sans fin mêlaient leurs festons le long des murailles, dont les crevasses se cachaient sous une riche tenture de velours. Tout cela brillait à éblouir ; l’or se mirait dans les cristaux ; du seuil, on apercevait comme une pluie d’étincelles qui se mouvaient dans l’atmosphère tiède et parfumée. Puis, l’œil s’habituait à ces splendides clartés. On voyait la partie vivante du spectacle. La foule s’agitait sous ce grand jour : les hommes chamarrés d’or, portant les costumes de tous les temps et de tous les pays ; les femmes couvertes de diamants, et rendant aux lustres étincelles pour étincelles.

Il fallait ce luxe prodigue des invités de Geldberg pour que la féerique magnificence de la salle n’écrasât point les toilettes, et il fallait ce luxe de la salle pour répondre dignement à l’opulente fantaisie des parures.

Il y avait quatre quadrilles, dont l’un empruntait ses costumes aux contes merveilleux du bonhomme Galland, un autre aux imaginations