On était encore au matin ; il resta là sans bouger jusqu’au soir. Pendant sept à huit heures, son œil, semi-fermé, guetta sans relâche la porte de Hans Dorn.
Celui-ci sortit vers la brune ; son départ était également fixé au lendemain, et il lui fallait régler diverses affaires.
Gertraud l’avait accompagné jusque dans la cour, et Geignolet entendit Hans Dorn qui disait :
— Couche-toi de bonne heure, ma fille… on ne dort guère dans les nuits de voyage… Moi, je rentrerai tard peut-être ; ne m’attends pas…
Le marchand d’habits gagna la place de la Rotonde et Gertraud rentra.
Le cœur de l’idiot battait sous l’étoffe grossière de sa veste.
Il attendit une demi-heure encore. — Quand la nuit fut tout à fait tombée, on eût pu le voir se couler sans bruit le long des murs de la cour, puis monter, pieds nus, l’escalier de Hans Dorn.
Gertraud, qui s’était endormie à moitié, crut ouïr en rêve ce bruit inexplicable qu’elle avait entendu déjà, le soir où Jean Regnault était venu lui demander des habits…