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CHAPITRE XVIII.

UN COUP DE LANSQUENET.

Le baron connaissait, faut-il croire, le château de Geldberg. Il frémit à la pensée du péril que nulle prudence humaine n’aurait pu prévoir ni éviter.

Il fit sur lui-même un effort puissant et prit la main de Sara, qu’il porta jusqu’à ses lèvres.

— Merci ! murmura-t-il ; merci, mille fois, Madame… me voilà délivré de ce doute qui me rendait si malheureux !… Mais-êtes-vous bien sûre qu’il se rendra à votre invitation ?

Sara eut un sourire orgueilleux.

— Il m’aime comme un enfant et comme un fou ! répliqua-t-elle.

— Eh bien, Madame, dit le baron, si vous le permettez, je serai, moi aussi, de cette fête, au château de Geldberg !

Sara tendit son front, toute joyeuse ; Rodach y mit un baiser. Le pacte était conclu ; Verdier avait un remplaçant.

Franz, pendant cela, donnait des poignées de main à droite et à gauche, et agissait en homme qui se sent de la maison. Il salua familièrement l’ancien officier supérieur au service du roi des Grecs, et présenta son compagnon, qui était le jeune vicomte Julien d’Audemer, à madame la baronne de Saint Roch.