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CHAPITRE IX.

LA FÉE.

Franz riait ; Franz pleurait ; Franz couvrait de baisers la main de Gertraud.

— Et vous me cachiez tout cela ! dit-il d’une voix qui voulait être gaie, mais qui tremblait ; — oh ! méchante ! méchante !…

— Vous vous étiez moqué au pauvre Jean… murmura Gertraud.

— Parlez-moi d’elle encore, reprit Franz insatiable ; — dites-moi tout, maintenant que nous avons fait la paix !

Il alla chercher une chaise et s’assit auprès de la jolie brodeuse.

— Oh oui ! reprit Gertraud, elle vous aime bien, la pauvre demoiselle ! et si l’on se moquait de vous devant elle, je crois qu’elle vous défendrait mieux encore que je ne sais défendre Jean Regnault… Quand elle est entrée dans la chambre où je l’attendais, j’ai eu peur tant je l’ai trouvée changée !… Il y avait quelque chose d’égaré dans ses yeux… Au lieu de venir à moi comme d’ordinaire, car elle est toujours si affable et si bonne ! elle se jeta dans un fauteuil et couvrit son visage de ses mains.

« J’avais les larmes aux yeux, monsieur Franz, à entendre les sanglots qu’elle voulait étouffer…

» — Votre servante, mademoiselle Denise, — lui dis-je, je viens pour la broderie…