CHAPITRE VIII.
CHEZ HANS DORN.
Mais Polyte n’était plus à l’unisson. Il avait froid aux pieds, et l’émotion qui l’avait surpris à la vue de la douleur de son ancien camarade s’était changée en mauvaise humeur, pendant qu’il l’attendait les pieds dans la boue.
Il fit un moulinet avec sa canne, et haussa les épaules d’un air dédaigneux.
— Tout ça dépend des tempéraments, dit-il ; — moi, je pourrais bien perdre cinq cents millions de milliards de pistoles, sans songer à passer l’arme à gauche, comme disent les anciens militaires… je suis un beau joueur !… Mais il ne s’agit pas de cela… tout ce que nous avons fait, vois-tu, c’est des bêtises… et si tu te repens d’avoir pincé les cent vingt points, ça se trouve joliment bien, mon petit.
Jean le regarda d’un air étonné.
— Oui, reprit Polyte avec une froideur croissante : j’ai réfléchi… Ça ne va plus… Mettons que je n’ai pas parlé.
— Je ne te comprends pas, murmura Jean.
— Ça se peut… Moi je m’entends… Quand je t’ai vu comme ça, mon bonhomme, la larme à l’œil et blanc comme un linge, je ne peux pas te